???

Le lendemain, je passai un bon morceau de la soirée, allongée sur mon canapé, sur Facebook. Je ne savais pas quoi faire de plus amusant. Vers 22h, je décidai de danser, seule, dans mon appartement. Devant des vidéos Youtube, je m’exerçais à ressembler à une danseuse. Les clips de Major Lazer étaient une mine d’or pour cet exercice. J’avais réalisé un gâteau au yaourt, il était resté tout plat.
Mardi, je participai à un atelier d’improvisation où je tentai de repousser mes limites culinaires. J’observais ces professionnels du dessin et essayais de comprendre comment je pouvais, moi aussi, décider du dessein de ce que j’avais entre les mains. Je devais donc comprendre ce qui se passait devant moi et analyser attentivement les procédés utilisés afin d’obtenir des traits de qualité et une pâte bien cuite :
Il y a deux dessins. Les deux feuilles sont installées sur le mur, format paysage, fixées avec du scotch en leurs quatre extrémités.
La première feuille est disposée à peu près à 10 cm du bord du mur. La seconde est à 5 cm de l’autre. [Elles] ont l’air d’être correctement alignées.
Sur la première feuille, il y a un dessin réalisé avec un feutre doré. C’est un amas de petites formes organiques qui se propagent dans la feuille.
Sur la deuxième feuille, on ne voit pas très bien le dessin, car il est fait au cutter. Ce sont également de petites formes organiques, comme le premier. Comme une plante.
Maintenant, il y a une troisième feuille. [Elle] est vide.
Il est indécis.
Il demande s’il peut mettre sa feuille à la verticale ?
Je ne restai pas plus longtemps, perturbée par une autre élève qui posait la question d’un quiproquo visuel évident entre les poils de testicules d’un mouton et l’herbe de la prairie dans laquelle il peut paître.
Plus tard, je reçu un coup de téléphone. Je lui parlais depuis déjà une bonne demie heure, j’aurais pu lui parler pendant des heures, toute la vie. [Elle] m’écoutait, je l’écoutais. A l’autre bout du fil, je l’entendais rire. J’étais confortablement installée, dans mon lit, allongée sur la tranche droite de mon corps. C’était bientôt l’heure d’aller dormir, les lumières étaient déjà éteintes. Soudain, une question me préoccupa, je lui demandai violement, éprise d’une grande impatience : « es-tu verte, orange, bleue ou jaune ?! » Malgré mon désir ardent de connaître la réponse, nous ne la trouvions pas. Alors, [elle] me dit, avec un grand sourire que je sentis dans sa voix : « je t’aime ma chérie, à demain. »
A cet instant, je pris conscience. Transpirée, troublée d’avoir pu lui parler : je n’arrivais pas à me réveiller totalement. J’essayais de crier, mais seuls quelques gémissements semblaient s’enfuir avec difficulté de ma gorge. Je pleurais.
-Maman ! criais-je. Est-[elle] verte, orange, bleue ou jaune ?!
-Arrête avec cette blague, répondit ma mère, excédée.
A cet instant, je repris conscience. Transpirée, troublée d’avoir pu leur parler : je me réveillais lentement au même endroit, toujours sur la tranche droite de mon corps. Je pleurais.
J’avais été traversée ; de haut en bas ; de gauche à droite. Je ne pouvais plus bouger, comme coincée dans cette histoire. J’étais terrorisée : je pensais qu’en changeant de position, je briserai cet instant et qu’il disparaitrait. Je ne savais plus où se trouvait la frontière entre le réel et le songe, la vérité et le désir. Des voix répétaient dans ma tête : « Ici et maintenant, ici et maintenant, ici et maintenant… ». Ils étaient des milliers et semblaient tous vouloir me guider.
Cette nuit-là, j’avais trouvé quelque chose ; j’avais ouvert la brèche qui nous séparait André et moi, depuis trois générations, j’avais rompu la césure et créé le lien.
Le lendemain, [elle] m’affirma qu’elle avait rompu avec lui : Diana devait absolument lui rendre ses clous. C’était enfin fini. Dans la discussion, Diana m’annonça également que j’avais couché avec Lucas, et ce, à plusieurs reprises, cette semaine. Etonnée de cette nouvelle, je lui répondis que j’avais fait une délicieuse tourte à la courgette, que j’avais rédigée une recette de tourte au crabe qu’il faudrait essayer et que Pierre venait jeudi soir.
Jeudi venu, le vernissage remporta un grand succès. Ce fut une soirée heureuse (malgré l’incident de la bouteille à 18h47) ;
Marius me complimenta sur ma dentition, j’avais vu Michael Jackson, et soulagé ma vessie au moins trois fois. Et surtout, ce jeudi soir, je rencontrai Ben, pour la troisième fois. Ben était un habitué du vagabondage nocturne aixois. Il n’était ni gentil, ni méchant, ni gros, ni mince, ni intelligent, ni stupide, il était juste, là. Nous nous reconnaissions à chaque fois, mais nous ne savions rien de nous. Je savais seulement qu’il travaillait dans le pétrole (où chez Bata, je ne sais plus bien) et qu’il aimait bien l’art :
- Le texte doit-il forcément vivre avec l’image ?
-Il survit.
-Il survit grâce ou à cause d’[elle] car l’image est plus forte, plus attrayante, c’est une belle femme. Tandis que le texte, lui, est plein de ratures, imprécis…
-Ce qui me plait quand j’écris, ce sont ces incrustations de vérité qui se promènent par-ci, par-là. Tu vois ?
-Non. Lorsque j’écris, rien n’est vrai. Rien, rien, rien. Ou, peut-être, mon prénom en bas de la page. Et encore, parfois, j’en doute. Je bois de l’eau pour que mes mots soient plus fluides, mieux organisés dans mon texte. Et puis, il faut que cela soit joli à regarder, cohérent.
Vendredi, il partit très tôt, il y avait eu un manque de communication entre nous. Je tentais donc de comprend comment établir un nouveau moyen de communiquer entre un bébé de 7 mois et moi. Il suffisait de chanter, rire et manger. En fin de journée, je brisai en deux, Alfred, mon homard en plastique favori. Irritée, je crachai quelques mots violents qui ne laissèrent pas indifférents les spectateurs de ce drame.
Le week-end, j’avais décidé d’acheter de quoi remplir mon frigo et de quoi aller pêcher : la pêche, comme le dessin et comme la musique et comme la cuisine et comme l’amour et comme les télé-réalités, était une question de patience, m’expliquait Morgan . Ensuite, je brûlai un gratin de pâtes, je m’acharnai à connecter ma page html à ma page css, et je perdis au football. Ecœurée, j’écrivis mon désespoir sur des milliers de feuilles de papier qui voletaient dans mon appartement.
Une bière et du chocolat.
[Elle] était belle et bien partie.
Je manquais définitivement de patience.

Le lendemain, je passai un bon morceau de la soirée, allongée sur mon canapé, sur Facebook. Je ne savais pas quoi faire de plus amusant. Vers 22h, je décidai de danser, seule, dans mon appartement. Devant des vidéos Youtube, je m’exerçais à ressembler à une danseuse. Les clips de Major Lazer étaient une mine d’or pour cet exercice. J’avais réalisé un gâteau au yaourt, il était resté tout plat.
Mardi, je participai à un atelier d’improvisation où je tentai de repousser mes limites culinaires. J’observais ces professionnels du dessin et essayais de comprendre comment je pouvais, moi aussi, décider du dessein de ce que j’avais entre les mains. Je devais donc comprendre ce qui se passait devant moi et analyser attentivement les procédés utilisés afin d’obtenir des traits de qualité et une pâte bien cuite :
Il y a deux dessins. Les deux feuilles sont installées sur le mur, format paysage, fixées avec du scotch en leurs quatre extrémités.
La première feuille est disposée à peu près à 10 cm du bord du mur. La seconde est à 5 cm de l’autre. [Elles] ont l’air d’être correctement alignées.
Sur la première feuille, il y a un dessin réalisé avec un feutre doré. C’est un amas de petites formes organiques qui se propagent dans la feuille.
Sur la deuxième feuille, on ne voit pas très bien le dessin, car il est fait au cutter. Ce sont également de petites formes organiques, comme le premier. Comme une plante.
Maintenant, il y a une troisième feuille. [Elle] est vide.
Il est indécis.
Il demande s’il peut mettre sa feuille à la verticale ?
Je ne restai pas plus longtemps, perturbée par une autre élève qui posait la question d’un quiproquo visuel évident entre les poils de testicules d’un mouton et l’herbe de la prairie dans laquelle il peut paître.
Plus tard, je reçu un coup de téléphone. Je lui parlais depuis déjà une bonne demie heure, j’aurais pu lui parler pendant des heures, toute la vie. [Elle] m’écoutait, je l’écoutais. A l’autre bout du fil, je l’entendais rire. J’étais confortablement installée, dans mon lit, allongée sur la tranche droite de mon corps. C’était bientôt l’heure d’aller dormir, les lumières étaient déjà éteintes. Soudain, une question me préoccupa, je lui demandai violement, éprise d’une grande impatience : « es-tu verte, orange, bleue ou jaune ?! » Malgré mon désir ardent de connaître la réponse, nous ne la trouvions pas. Alors, [elle] me dit, avec un grand sourire que je sentis dans sa voix : « je t’aime ma chérie, à demain. »
A cet instant, je pris conscience. Transpirée, troublée d’avoir pu lui parler : je n’arrivais pas à me réveiller totalement. J’essayais de crier, mais seuls quelques gémissements semblaient s’enfuir avec difficulté de ma gorge. Je pleurais.
-Maman ! criais-je. Est-[elle] verte, orange, bleue ou jaune ?!
-Arrête avec cette blague, répondit ma mère, excédée.
A cet instant, je repris conscience. Transpirée, troublée d’avoir pu leur parler : je me réveillais lentement au même endroit, toujours sur la tranche droite de mon corps. Je pleurais.
J’avais été traversée ; de haut en bas ; de gauche à droite. Je ne pouvais plus bouger, comme coincée dans cette histoire. J’étais terrorisée : je pensais qu’en changeant de position, je briserai cet instant et qu’il disparaitrait. Je ne savais plus où se trouvait la frontière entre le réel et le songe, la vérité et le désir. Des voix répétaient dans ma tête : « Ici et maintenant, ici et maintenant, ici et maintenant… ». Ils étaient des milliers et semblaient tous vouloir me guider.
Cette nuit-là, j’avais trouvé quelque chose ; j’avais ouvert la brèche qui nous séparait André et moi, depuis trois générations, j’avais rompu la césure et créé le lien.
Le lendemain, [elle] m’affirma qu’elle avait rompu avec lui : Diana devait absolument lui rendre ses clous. C’était enfin fini. Dans la discussion, Diana m’annonça également que j’avais couché avec Lucas, et ce, à plusieurs reprises, cette semaine. Etonnée de cette nouvelle, je lui répondis que j’avais fait une délicieuse tourte à la courgette, que j’avais rédigée une recette de tourte au crabe qu’il faudrait essayer et que Pierre venait jeudi soir.
Jeudi venu, le vernissage remporta un grand succès. Ce fut une soirée heureuse (malgré l’incident de la bouteille à 18h47) ;
Marius me complimenta sur ma dentition, j’avais vu Michael Jackson, et soulagé ma vessie au moins trois fois. Et surtout, ce jeudi soir, je rencontrai Ben, pour la troisième fois. Ben était un habitué du vagabondage nocturne aixois. Il n’était ni gentil, ni méchant, ni gros, ni mince, ni intelligent, ni stupide, il était juste, là. Nous nous reconnaissions à chaque fois, mais nous ne savions rien de nous. Je savais seulement qu’il travaillait dans le pétrole (où chez Bata, je ne sais plus bien) et qu’il aimait bien l’art :
- Le texte doit-il forcément vivre avec l’image ?
-Il survit.
-Il survit grâce ou à cause d’[elle] car l’image est plus forte, plus attrayante, c’est une belle femme. Tandis que le texte, lui, est plein de ratures, imprécis…
-Ce qui me plait quand j’écris, ce sont ces incrustations de vérité qui se promènent par-ci, par-là. Tu vois ?
-Non. Lorsque j’écris, rien n’est vrai. Rien, rien, rien. Ou, peut-être, mon prénom en bas de la page. Et encore, parfois, j’en doute. Je bois de l’eau pour que mes mots soient plus fluides, mieux organisés dans mon texte. Et puis, il faut que cela soit joli à regarder, cohérent.
Vendredi, il partit très tôt, il y avait eu un manque de communication entre nous. Je tentais donc de comprend comment établir un nouveau moyen de communiquer entre un bébé de 7 mois et moi. Il suffisait de chanter, rire et manger. En fin de journée, je brisai en deux, Alfred, mon homard en plastique favori. Irritée, je crachai quelques mots violents qui ne laissèrent pas indifférents les spectateurs de ce drame.
Le week-end, j’avais décidé d’acheter de quoi remplir mon frigo et de quoi aller pêcher : la pêche, comme le dessin et comme la musique et comme la cuisine et comme l’amour et comme les télé-réalités, était une question de patience, m’expliquait Morgan . Ensuite, je brûlai un gratin de pâtes, je m’acharnai à connecter ma page html à ma page css, et je perdis au football. Ecœurée, j’écrivis mon désespoir sur des milliers de feuilles de papier qui voletaient dans mon appartement.
Une bière et du chocolat.
[Elle] était belle et bien partie.
Je manquais définitivement de patience.

Le lendemain, je passai un bon morceau de la soirée, allongée sur mon canapé, sur Facebook. Je ne savais pas quoi faire de plus amusant. Vers 22h, je décidai de danser, seule, dans mon appartement. Devant des vidéos Youtube, je m’exerçais à ressembler à une danseuse. Les clips de Major Lazer étaient une mine d’or pour cet exercice. J’avais réalisé un gâteau au yaourt, il était resté tout plat.
Mardi, je participai à un atelier d’improvisation où je tentai de repousser mes limites culinaires. J’observais ces professionnels du dessin et essayais de comprendre comment je pouvais, moi aussi, décider du dessein de ce que j’avais entre les mains. Je devais donc comprendre ce qui se passait devant moi et analyser attentivement les procédés utilisés afin d’obtenir des traits de qualité et une pâte bien cuite :
Il y a deux dessins. Les deux feuilles sont installées sur le mur, format paysage, fixées avec du scotch en leurs quatre extrémités.
La première feuille est disposée à peu près à 10 cm du bord du mur. La seconde est à 5 cm de l’autre. [Elles] ont l’air d’être correctement alignées.
Sur la première feuille, il y a un dessin réalisé avec un feutre doré. C’est un amas de petites formes organiques qui se propagent dans la feuille.
Sur la deuxième feuille, on ne voit pas très bien le dessin, car il est fait au cutter. Ce sont également de petites formes organiques, comme le premier. Comme une plante.
Maintenant, il y a une troisième feuille. [Elle] est vide.
Il est indécis.
Il demande s’il peut mettre sa feuille à la verticale ?
Je ne restai pas plus longtemps, perturbée par une autre élève qui posait la question d’un quiproquo visuel évident entre les poils de testicules d’un mouton et l’herbe de la prairie dans laquelle il peut paître.
Plus tard, je reçu un coup de téléphone. Je lui parlais depuis déjà une bonne demie heure, j’aurais pu lui parler pendant des heures, toute la vie. [Elle] m’écoutait, je l’écoutais. A l’autre bout du fil, je l’entendais rire. J’étais confortablement installée, dans mon lit, allongée sur la tranche droite de mon corps. C’était bientôt l’heure d’aller dormir, les lumières étaient déjà éteintes. Soudain, une question me préoccupa, je lui demandai violement, éprise d’une grande impatience : « es-tu verte, orange, bleue ou jaune ?! » Malgré mon désir ardent de connaître la réponse, nous ne la trouvions pas. Alors, [elle] me dit, avec un grand sourire que je sentis dans sa voix : « je t’aime ma chérie, à demain. »
A cet instant, je pris conscience. Transpirée, troublée d’avoir pu lui parler : je n’arrivais pas à me réveiller totalement. J’essayais de crier, mais seuls quelques gémissements semblaient s’enfuir avec difficulté de ma gorge. Je pleurais.
-Maman ! criais-je. Est-[elle] verte, orange, bleue ou jaune ?!
-Arrête avec cette blague, répondit ma mère, excédée.
A cet instant, je repris conscience. Transpirée, troublée d’avoir pu leur parler : je me réveillais lentement au même endroit, toujours sur la tranche droite de mon corps. Je pleurais.
J’avais été traversée ; de haut en bas ; de gauche à droite. Je ne pouvais plus bouger, comme coincée dans cette histoire. J’étais terrorisée : je pensais qu’en changeant de position, je briserai cet instant et qu’il disparaitrait. Je ne savais plus où se trouvait la frontière entre le réel et le songe, la vérité et le désir. Des voix répétaient dans ma tête : « Ici et maintenant, ici et maintenant, ici et maintenant… ». Ils étaient des milliers et semblaient tous vouloir me guider.
Cette nuit-là, j’avais trouvé quelque chose ; j’avais ouvert la brèche qui nous séparait André et moi, depuis trois générations, j’avais rompu la césure et créé le lien.
Le lendemain, [elle] m’affirma qu’elle avait rompu avec lui : Diana devait absolument lui rendre ses clous. C’était enfin fini. Dans la discussion, Diana m’annonça également que j’avais couché avec Lucas, et ce, à plusieurs reprises, cette semaine. Etonnée de cette nouvelle, je lui répondis que j’avais fait une délicieuse tourte à la courgette, que j’avais rédigée une recette de tourte au crabe qu’il faudrait essayer et que Pierre venait jeudi soir.
Jeudi venu, le vernissage remporta un grand succès. Ce fut une soirée heureuse (malgré l’incident de la bouteille à 18h47) ;
Marius me complimenta sur ma dentition, j’avais vu Michael Jackson, et soulagé ma vessie au moins trois fois. Et surtout, ce jeudi soir, je rencontrai Ben, pour la troisième fois. Ben était un habitué du vagabondage nocturne aixois. Il n’était ni gentil, ni méchant, ni gros, ni mince, ni intelligent, ni stupide, il était juste, là. Nous nous reconnaissions à chaque fois, mais nous ne savions rien de nous. Je savais seulement qu’il travaillait dans le pétrole (où chez Bata, je ne sais plus bien) et qu’il aimait bien l’art :
- Le texte doit-il forcément vivre avec l’image ?
-Il survit.
-Il survit grâce ou à cause d’[elle] car l’image est plus forte, plus attrayante, c’est une belle femme. Tandis que le texte, lui, est plein de ratures, imprécis…
-Ce qui me plait quand j’écris, ce sont ces incrustations de vérité qui se promènent par-ci, par-là. Tu vois ?
-Non. Lorsque j’écris, rien n’est vrai. Rien, rien, rien. Ou, peut-être, mon prénom en bas de la page. Et encore, parfois, j’en doute. Je bois de l’eau pour que mes mots soient plus fluides, mieux organisés dans mon texte. Et puis, il faut que cela soit joli à regarder, cohérent.
Vendredi, il partit très tôt, il y avait eu un manque de communication entre nous. Je tentais donc de comprend comment établir un nouveau moyen de communiquer entre un bébé de 7 mois et moi. Il suffisait de chanter, rire et manger. En fin de journée, je brisai en deux, Alfred, mon homard en plastique favori. Irritée, je crachai quelques mots violents qui ne laissèrent pas indifférents les spectateurs de ce drame.
Le week-end, j’avais décidé d’acheter de quoi remplir mon frigo et de quoi aller pêcher : la pêche, comme le dessin et comme la musique et comme la cuisine et comme l’amour et comme les télé-réalités, était une question de patience, m’expliquait Morgan . Ensuite, je brûlai un gratin de pâtes, je m’acharnai à connecter ma page html à ma page css, et je perdis au football. Ecœurée, j’écrivis mon désespoir sur des milliers de feuilles de papier qui voletaient dans mon appartement.
Une bière et du chocolat.
[Elle] était belle et bien partie.
Je manquais définitivement de patience.